Le développement des publics et l’usage des données Un état des lieux au sein des institutions culturelles danoises

Le rapport “Med publikum og data i fokus”, publié par Applaus en collaboration avec plusieurs organisations culturelles danoises, dresse un état des lieux du développement des publics et de l’utilisation des données dans les institutions culturelles du pays. Il s’appuie sur une enquête menée auprès de 190 institutions issues de quatre secteurs : scènes artistiques, salles de concerts, orchestres et ensembles musicaux, ainsi que musées.

Un enjeu prioritaire : élargir et diversifier les publics

L’étude révèle que 92 % des institutions interrogées affirment travailler sur le développement des publics, avec un objectif clair : atteindre de nouveaux publics et des groupes sous-représentés. Ce constat est partagé à l’échelle de tous les secteurs étudiés.

Les résultats montrent également que les institutions à plus forte capacité financière sont plus avancées dans leur gestion des publics : elles analysent plus fréquemment l’évolution de leur audience, documentent mieux la venue de nouveaux spectateurs et considèrent les données comme un outil essentiel pour leur développement.

L’importance d’une stratégie formalisée

Un élément clé mis en avant par l’étude est le rôle d’une stratégie écrite de développement des publics. Les institutions disposant d’un tel document sont deux fois plus susceptibles de connaître précisément l’évolution de leur public. Pourtant, seulement 39 % des structures interrogées en possèdent une, tandis que beaucoup sont en train d’en élaborer une (34 %) ou manquent de compétences pour le faire (26 %).

Segmentation et analyse des publics : des pratiques contrastées

La segmentation des publics est largement répandue (72 % des répondants la pratiquent), majoritairement selon l’âge (85 %), la situation de vie (61 %) et la localisation géographique (57 %). Toutefois, des écarts existent selon les secteurs : les salles de spectacle pratiquent moins la segmentation (57 % contre 75 % pour les autres institutions) et les musées l’utilisent moins pour fixer les prix des billets (36 % contre 59-91 % dans les autres secteurs).

Les raisons invoquées pour ne pas segmenter sont le manque de ressources (76 % des cas).

Le public jeune : une cible sous-exploitée

Si 83 % des institutions déclarent travailler avec les jeunes comme segment cible, leur approche reste souvent floue. Une majorité (52 %) adopte une définition très large, tandis que seulement 36 % se basent sur une tranche d’âge précise. Par ailleurs, 16 % des structures ignorent la part exacte des jeunes parmi leurs spectateurs.

Les données : un levier sous-utilisé ?

L’usage des données apparaît comme une compétence en cours d’acquisition dans le secteur culturel. 82 % des institutions se sentent globalement à l’aise avec leur exploitation, mais leur perception varie selon le type de structure. Les musées considèrent davantage les données comme un outil central de gestion, tandis que dans les autres secteurs, jusqu’à 22 % des répondants estiment qu’elles détournent des missions artistiques et culturelles essentielles.

Un besoin d’accompagnement pour structurer les pratiques

L’étude met en évidence un secteur en transition : si la volonté de travailler sur les publics est largement partagée, des obstacles subsistent, notamment en matière de compétences, de stratégie et d’accès aux ressources.

Réalisée avec le soutien de plusieurs organisations culturelles danoises (Dansk Teater, Dansk Live, DEOO, JazzDanmark, Tempi, ROSA, Art Music Denmark et ODM), cette enquête constitue une base précieuse pour accompagner les institutions vers une gestion plus structurée et inclusive des publics.

Le rapport est disponible en téléchargement sur les plateformes d’Applaus et de ses partenaires.

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