Si les DMP sont utiles pour attirer de nouveaux publics via la publicité ciblée, les CDP jouent un rôle central dans la fidélisation en s'appuyant sur une meilleure connaissance des spectateurs. Ces outils ne servent donc pas le même but, et n’exploitent pas les mêmes données.
Prenons l’exemple concret d’un équipement culturel qui organise sa nouvelle saison et souhaite attirer de nouveaux spectateurs, tout en fidélisant les habitués.
- Grâce à une DMP, il pourra identifier et cibler, via des campagnes publicitaires, des profils d'internautes qui partagent des intérêts pour le théâtre et la culture, mais qui n'ont jamais assisté à un spectacle dans ce lieu.
- Avec une CDP, ce même théâtre pourra segmenter ses spectateurs existants pour personnaliser ses communications : par la finesse de sa segmentation, il permettra d’identifier les spectateurs correspondant à un même comportement d’achat.
Les différences entre ces deux outils se concentrent principalement sur la nature des données, leur durée de la conservation et le caractère anonyme ou nominatif des données : ces solutions n’exploitent pas le même type de données, les DMP utilisant principalement des données tierces et anonymisées, quand les CDP travaillent à l’agrégation de données récoltées par l’organisation concernée. Ces solutions ne conservent pas non plus ces données de la même manière : les CDP les conservent et exploitent au long cours, puisque leur principe même est de dégager de la connaissance au travers de l’agrégation de ces données ; tandis que les DMP les exploitent sur un temps limité de quelques mois.
Mais ces outils requièrent plusieurs choses : des ressources humaines pour en définir le pilotage et les utiliser, des ressources financières pour les déployer, des sources de données à exploiter. Ces sources et ressources doivent être mises en perspective avec les enjeux de développement qui en sont attendus. C’est pourquoi, à ce jour, l’usage de ces plateformes est encore relativement rare dans le secteur culturel, du fait de la taille restreinte des structures, donc des équipes, et des budgets limités. Les seuls projets de déploiement de CDP que nous avons observés sont portés par des institutions majeures (Opéra de Paris et Théâtre National de l’Opéra Comique en France, Théâtre National de Zagreb en Croatie…).
Sans pour autant acquérir ces outils, les structures de taille plus modeste peuvent en adopter les logiques. Il est tout à fait possible d’appliquer des processus raisonnés, organisés et mesurés sans recourir à ces services avancés. La mise en œuvre d’un CRM (Customer Relationship Management) peut suffire pour une première segmentation du public et une personnalisation des communications.