2.14. De quelles compétences externes puis-je m’entourer ?

Par ici, on découvre les métiers qu’il peut être bon de s’adjoindre dans le cadre d’une prestation externe pour parfaire son usage des données.

L’usage des données suppose pour les équipes des lieux culturels d’intégrer ou de faire appel à une myriade de compétences nouvelles pour leur bonne gestion, leur utilisation quotidienne et pour l’implémentation des connaissances produites. Il est important de penser la question des compétences de son équipe et de considérer la possibilité de mutualiser des emplois ou de s'adjoindre des compétences de spécialistes externes.

En effet, les plus gros équipements culturels ont intérêt à développer un véritable pôle données comprenant ces compétences nouvelles. Au sein d’équipes plus réduites, cependant, il est plus complexe de dégager ce temps de travail ou le budget nécessaire au recrutement de profils dotés de ces compétences spécifiques. En outre, il peut être risqué de faire reposer sur une seule personne la compétence "Data" de l’équipement, cette personne étant amenée à s'absenter lors de congés ou à évoluer en dehors de la structure.

Ainsi, la formation interne autour d’un socle de compétences pour les équipes (data literacy, gouvernance, chefferie de projet) combinée au recours à des compétences externes pour des sujets plus techniques, ou pour des temps forts de construction et déploiement, apparaît alors comme une solution adaptée.

Se faire accompagnement en phase de déploiement

L’intégration d’une nouvelle solution logicielle est une période délicate et pleine d’enjeux pour les équipes. Il s’agit bien entendu de réussir son déploiement mais également de parvenir à conduire le changement organisationnel et de pratiques de travail qu’induit le nouvel outil.

Assistance à maîtrise d’ouvrage

L'assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO ou AMOA) est aujourd’hui une solution recommandée dès lors qu’il s’agit d’un changement d’environnement numérique de travail important pour la structure. Ces prestataires sont en capacité d’accompagner l’expression de besoin, de poser un audit de l’existant, d’étudier les solutions sur le marché et d’identifier la meilleure proposition pour l’institution. Si le coût de cette prestation peut parfois être important, cela permet de gagner du temps, de monter en expertise pour les équipes et de mener à bien le déploiement en minimisant les risques liés à une mauvaise conduite du changement.

Accompagnement fourni par les éditeurs de logiciels

Un accompagnement externe, cette fois par les équipes du logiciel en question, représente également une opportunité pour répondre à tous les enjeux du déploiement. Au-delà de la formation généralement proposée lors du déploiement d’un nouveau logiciel, les fournisseurs de solution peuvent proposer des prestations complémentaires qui permettent à l’équipe de s’approprier plus rapidement le nouvel outil : mise en place des premiers tableaux de bord pour une solution de BI, des automations pour une solution d’emailing, des cookies de tracking pour un outil CRM ou d’analytics web... Cet accompagnement est donc à prévoir dans le budget du projet, dans la rédaction du cahier des charges des logiciels, et à prendre en compte dans l’analyse des offres. 

Développement

Dans le cas de l’intégration d’un nouveau logiciel dans un environnement de travail, il sera peut-être nécessaire de connecter les outils pour permettre leur interopérabilité. Pour cela, le travail d’un développeur ou développeuse sera nécessaire, notamment s’il faut mettre en place une API ou un web-service. Ce développement peut être réalisé en interne, via un prestataire ou via l’éditeur de solution. Notez que la mise en place d’API nécessite ensuite une supervision dans le temps pour s’assurer qu’elle fonctionne et la faire évoluer en cas de changement dans l’architecture de données de l’un des logiciels connectés.

S'entourer de prestataires pour mieux exploiter ses données

Qu'il s'agisse de services proposés par un cabinet ou de personnes indépendantes, des spécialistes de la donnée n’étant pas rattachés à un éditeur de logiciel peuvent compléter les compétences de votre équipe s’agissant de l’exploitation de vos données : Data-Analyst, Data-Scientist, Data Designer/Visualist… Les métiers qui se concentrent sur la donnée sont aussi récents que spécifiques et les différences entre eux peuvent parfois sembler ténues. 

Le Data-Analyst tout d’abord, traite les nombreuses données de l’organisation pour en extraire toute information immédiatement utile à l’entreprise et à sa stratégie. Il construit vos tableaux de bord en fonction de vos données et de l'analyse qu'il en fait. Pour construire ces analyses, il doit, en outre, maîtriser pleinement le domaine d’activité dans lequel il exerce. En bref, le Data analyst est ancré dans le présent et exploite les données pour le pilotage de l’activité de la structure tout en s’efforçant de les rendre compréhensibles par tous.

"Métier d'analyste de données | Culture et moi", Compétence Culture sur Cultive.ca 2024

Le Data-Scientist pour sa part, travaille sur les problématiques métiers d'une structure et tente d'y répondre en analysant ses jeux de données, cela dans une temporalité plus longue. Il peut construire des modèles statistiques et des algorithmes. Sa valeur réside dans sa capacité à exploiter des masses de données brutes pour en tirer des tendances, des modèles prédictifs, de nouveaux modèles d’analyse pour l’avenir de l’activité.

“Candice est data scientist dans le monde de la musique” - ENSAI 2023

Le Data Designer, Visualist ou Visualizer apporte enfin une médiation visuelle des données, à la lisière entre graphisme et data analyse. Afin de rendre des données brutes accessibles et lisibles, il compose des récits visuels qui rendent les données plus compréhensibles et éclairent les prises de décision de direction. 

 

Ces différents métiers peuvent se révéler extrêmement précieux dans la conduite des projets de données (4.03. De l’évaluation au pilotage : faire parler les données autrement). Bien qu'il soit structurellement inenvisageable pour la plupart des lieux culturels d'internaliser ces compétences, on peut y recourir par le biais d'une prestation externe ou de projets de mutualisation de données. On veillera dans tous les cas à se conformer à la réglementation en vigueur et à encadrer les échanges de données avec ces prestataires afin d'en garantir la sécurité (se reporter pour cela à la fiche dédiée «Quelle est la réglementation applicable aux données personnelles « ?).

Pour aller plus loin

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