Si le marketing dans son ensemble remonte au Moyen Âge, le marketing culturel, lui, ne date que de quelques décennies. Il est apparu dans les années 70, et on le distingue couramment du marketing classique de la manière suivante : dans le marketing classique, on conçoit un produit pour qu’il réponde exactement aux aspirations de la cible déterminée. Le marketing culturel, lui, procède du mouvement inverse. Il doit identifier le public susceptible de correspondre aux caractéristiques d’une œuvre conçue sans chercher à répondre aux envies du public. Bien que ce principe soit toujours valable en théorie, il arrive aussi qu’un produit culturel soit déterminé en fonction des goûts du public. Netflix en est l’exemple le plus récent. La plateforme de streaming, dont on savait déjà qu’elle étudiait finement les comportements de sa clientèle pour définir sa politique de production et d’acquisition de programme1, semble aller encore plus loin. Elle simplifierait dorénavant2 les intrigues scénaristiques et dialogues de ses programmes pour coller aux habitudes de sa clientèle, et notamment à celle qui consiste à regarder plusieurs écrans à la fois (pour jouer à un jeu, regarder les réseaux sociaux, faire des achats en ligne…).
Rien de tout cela n’existe au sein des institutions publiques du spectacle vivant. Pour autant, elles ne sauraient se passer de marketing : ces structures, qu'elles soient publiques ou privées, ont, elles aussi, des enjeux économiques et doivent avoir leur modèle d'affaires. Celui-ci doit être mis en œuvre par une stratégie d'établissement comprenant des objectifs opérationnels, partagés et évaluables par tous. Le marketing vient donc comme un ensemble d’outils qui permettront de porter et de concrétiser le projet d’établissement.